Nos deux petits lutins ont 4 mois aujourd’hui … c’est fou comme le temps passe vite ! Leur vitesse de croissance (physique 😉) est impressionnante : ils ont déjà dépassé la moitié de leur poids d’adulte ! Heureusement, ça va ralentir un peu maintenant !
Je les appelle nos petits « lutins » pour toute la magie qu’ils apporte à notre vie… ils remplissent notre quotidien de leurs facéties, de leur énergie, et de leurs envies de bêtises. Ils sont très bien intégrés dans la famille et s’y épanouissent chacun à leur rythme. Par moments, c’est Youri qui est plus réservé par rapport aux nouvelles expériences, et parfois, c’est sa sœur. A nous d’être à l’écoute, d’observer, et d’accompagner selon les besoins de chacun… sans se focaliser sur une recherche de résultat. Juste être avec chacun « dans » ce qu’il vit, sereinement, et l’aider à avancer sans forcer. Notre façon d’être, notre attitude, leur sert de modèle.
Leurs frères et sœurs sont récemment passés à la maison pour venir chercher leurs pédigrées, et ils ont passé un super moment de dinguerie endiablée. Un bonheur pour les yeux et les cœurs de leurs humains respectifs… Bonus supplémentaire : une après-midi de calme pour toutes les familles !
4 mois, c’est souvent un cap important pour les jeunes chiens. Quand ils sont dans leur famille depuis 2 mois, ils ont eu l’occasion de prendre leurs nouvelles marques et de créer des liens d’attachement et de confiance avec leur entourage ; ce sont des liens essentiels à leur développement. En effet, c’est dans le sentiment de sécurité que leur foyer leur procure qu’ils puiseront les ressources pour aller découvrir le monde, avec un esprit qui devient de plus en plus curieux et indépendant.
Attention, cette tendance à la curiosité et à l’indépendance ne les rend pas invincible ! Au contraire, c’est souvent une phase pendant laquelle ils peuvent se montrer plus méfiants face aux nouvelles expériences. La période de socialisation est terminée. Comme je l’avais expliqué dans un récent article sur la socialisation, la fin de la période de socialisation ne signifie heureusement pas que le chiot ne puisse plus rien apprendre, mais simplement qu’il est dans un état d’esprit différent (à priori, moins ouvert) ; cela nous demande d’adapter notre façon de les aider, les expériences que nous leur proposons, la gestion de leurs activités et moments de calme, nos réactions, etc. C’est dans notre écoute, notre flexibilité et notre propre sérénité que le chiot trouvera les repères sécurisants dont il continue d’avoir besoin pour s’épanouir.
Le cap des 4 mois coïncide avec plusieurs changements dans la vie du chiot.
- les dents définitives commencent à remplacer les dents de lait ; cette modification inconfortable provoque une augmentation du besoin de mastiquer, et souvent aussi, une nervosité accrue,
- le chiot termine sa poussée de croissance la plus importante et il a maintenant accès à tout un nouveau monde en hauteur (tables, plans de travail, etc) qu’il découvre avec curiosité ; plein de nouveautés à explorer (souvent, nous les appelons « bêtises »),
- maintenant qu’il se sent bien en sécurité chez lui, il explore de plus en plus le monde et est souvent plus indépendant, plus absorbé par l’environnement qui l’entoure. C’est souvent à cette période que le chiot commence à être qualifié de « têtu », « désobéissant », « voire dominant » … tout simplement parce que nous ne sommes plus le centre de son monde, alors que c’est une phase normale de son développement.
Pour accompagner ces changements, à nous de nous adapter :
- s’assurer que le chiot à de quoi mastiquer, pour soulager sa mâchoire,
- limiter son champ d’action, surtout hors surveillance,
- ne rien laisser de tentant sur les nouvelles surface à explorer (sous peine de renforcement !),
- gérer la liberté du chiot d’une façon appropriée à son comportement qui change,
- éviter de le mettre dans des situations qu’il ne sait pas gérer,
- veiller à ce qu'il se repose suffisamment et régulièrement,
- être compréhensif 😉 et rester zen!
Si nous avons profité des 2 mois précédents pour instaurer des fonctionnements sécurisants (utilisation d’un espace où le chiot se sent bien et est en sécurité) et pour construire avec lui un mode de vie axé sur la communication et la confiance, alors les mois qui viennent resteront dans cette même continuité, moyennant les ajustements nécessaires. Nous continuerons à être attentifs aux changements qui se présentent, dès leurs premiers signes, et nous nous adapterons… avec comme priorité, le bien-être ET la sécurité de chacun et de tous.
Souvent, les personnes ont l’impression de devoir faire marche arrière, de régresser, par exemple parce que le chiot revient progressivement moins bien quand on l’appelle. La meilleure approche est, à mon sens, de gérer sa liberté autrement et de le lâcher moins en promenade, ou d’utiliser une longe, tant que c’est nécessaire. Si on garde à l’esprit que les hauts et les bas font partie de son évolution normale, nous pouvons ajuster notre accompagnement sans jugement et sans culpabilité. Quand les choses iront à nouveau mieux, quand le chiot sera prêt, il pourra à nouveau bénéficier de plus de liberté…
Personnellement, je préfère une promenade sereine avec un chien attaché (en longe ou en laisse) à une balade pendant laquelle tout le monde est constamment sur le qui-vive, simplement parce que je choisis de nous mettre dans des situations qui ne correspondent pas à nos capacités du moment !
Quand les hormones du jeune chien commencent à faire la fête, beaucoup de choses sont chamboulées à l’intérieur de lui, sans qu’il ne comprenne ce qui lui arrive. Il pourrait se montrer plus réactif qu’auparavant, et aura d’autant plus besoin de repos pour rester serein. A chacun de sentir de quoi son jeune chien a besoin… pour l’encadrer avec justesse, clarté et amour.
Alors oui, le cap des 4 mois marque souvent l’entrée dans la période de la préadolescence, mais c’est loin d’être une fatalité ! Et si beaucoup de personnes appréhendent la puberté de leur compagnon canin, on oublie souvent que pour ce dernier aussi, c’est une période chahutée… Une période pendant laquelle il a plus que jamais besoin d’un accompagnement bienveillant, clair et cohérent, par une personne sur laquelle il sait qu’il peut compter.
A nous de mettre notre casquette de « leader/guide », qui prend les décisions les plus justes possible, qui reste le plus centré et ancré possible, et qui fait de son mieux… parce que lui aussi, est en plein apprentissage !
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