Quand quelqu’un accueille un chien dans sa famille, une de ses premières demandes (voire exigence) est « il faut qu’il m’écoute ».
La plupart du temps, nous sommes prêts à faire le nécessaire pour que notre chien nous écoute : utiliser les bons mots (enfin, les bons « ordres »), faires les bons gestes, apprendre comment récompenser et comment sanctionner, suivre des cours, etc …
Mais nous ? Les écoutons-nous ?
Nous partons le plus souvent du principe que le chien doit obéir, s’exécuter quand nous lui demandons de faire quelque chose que nous lui avons enseigné. Après tout, c’est la moindre des choses, non ? Puisqu’il sait comment faire !?
Pourtant, nos chiens ne sont pas des robots… c’est ce qui fait que nous les aimons, d’ailleurs.
Nous pouvons essayer de les « programmer / conditionner », ils n’en restent pas moins des êtres vivants, qui ont leur propre intelligence et leur propre sensibilité.
Nous avons tous tendance à chercher à contrôler, maîtriser… cela nous donne un sentiment de sécurité, c’est inné chez chacun de nous, et cela transparaît aussi dans nos relations avec nos chiens. Une des choses qui nous aident dans la recherche de cette sécurité, c’est de comprendre ce qui se passe. Si nous comprenons pourquoi notre chien aboie, saute, fugue, etc, alors bien sûr, c’est plus facile d’avoir des pistes à suivre pour qu’il perde ce comportement qui ne nous convient pas. Quelque chose en nous s’apaise.
Mais qu’en est-il si nous ne comprenons pas ?
« Il aboie pour rien, sans aucune raison », « Il entend des bruits », « Il a mordu sans prévenir », etc
Quand nous ne comprenons pas, le dialogue s’arrête et nous prenons des raccourcis comme « c’est un caprice », « il ne se laissera pas mourir de faim/soif », etc.
Comme si notre incompréhension était le signe que le chien agit sans raison ! Ces raccourcis qui remettent toute la « faute » sur le dos du chien nous évitent simplement de chercher plus loin, de se poser des questions…
Alors que nous reconnaissons pleinement l’intelligence et la sensibilité de nos compagnons canins, dès que nous ne comprenons pas leur comportement, nous perdons toute considération pour lui et son intelligence en estimant qu’il agit sans raison !
Je suis pourtant persuadée que chaque comportement de nos compagnons a une raison, peu importe que je la comprenne ou pas. Peut-être mon chien aboie-t-il parce qu’il a perçu quelque chose qui m’échappe, parce que certains de ses sens sont plus développés que les miens ?
En cherchant à comprendre ce qu’il y a derrière leurs comportements, nous sommes à l’écoute. Et pour eux (comme pour nous, d’ailleurs !), ça fait toute la différence… au lieu de se fermer, le dialogue s’ouvre et le climat se détend… au lieu de s’indigner du fait « qu’il aboie vraiment pour n’importe quoi », nous pouvons essayer de comprendre pourquoi il aboie. A-t-il entendu quelque chose que je ne perçois pas ? Est-il mal à l’aise ?
Quand nous sommes à l’écoute, nos chiens se sentent entendus, et le lien se consolide encore.
Mais est-ce parce que nous sommes à l’écoute que nous devons absolument « dire oui » ?
Quand mon chien demande un câlin, un moment de jeu, son repas, etc., le fait d’être à l’écoute signifie-t-il que je doive faire ce qu’il me demande ? Non, bien sûr ! C’est de communication qu’il est question, pas d’esclavage ! Quand j’ai entendu et compris la demande de mon chien, je suis libre de lui dire non. A moi de faire preuve de clarté et de cohérence dans ma réponse… si je dis « non » avec un pincement au cœur, mon chien sentira tout de suite l’incohérence, et risque d’insister davantage.
A la maison, nous expliquons souvent à nos loulous pourquoi nous refusons une de leur demande. Etrangement, le fait de s’entendre soi-même exprimer quelque chose à haute voix nous affirme dans notre décision. De leur côté, c’est difficile de dire ce qu’ils comprennent exactement… mais chaque fois que nous sommes cohérents, le message passe très bien.
Est-ce parce que nous sommes à l’écoute que nous comprenons forcément le message ? Et bien non, pas toujours… Remettons l’église au milieu du village : entre humains parlant un langage identique, souvent, nous ne nous comprenons pas… malgré des explications, des mots, etc. Alors à fortiori, nous ne comprendrons pas toujours non plus ce que nos compagnons canins vivent ou expriment. Mais là n’est pas la question !
Ici, il s’agit simplement de se sentir « entendu » plutôt que jugé, ou ignoré. Même si ma seule réponse possible est « j’entends que tu exprimes quelque chose, mais je ne comprends pas de quoi il s’agit ou de quoi tu as besoin ». Quand cette porte-là s’ouvre, beaucoup de choses peuvent se passer !
« Ignorer les comportements indésirables » est souvent conseillé, mais cela coupe le dialogue. Le chien ne se sent pas écouté ni entendu, et il risque de s’exprimer moins en conséquence. De plus souvent, le comportement en lui-même n’est que l’expression, le symptôme. Faire disparaître ce dernier ne signifie pas qu’on a résolu la difficulté qui en est à l’origine. Celle-ci trouvera donc un autre moyen d’expression…
Une relation ne se construit pas à coups de friandise, mais dans l'ouverture, la curiosité et une communication qui va dans les deux sens!
La meilleure façon d’avoir un chien qui nous écoute, c’est de l’écouter lui, de notre mieux… alors c’est un dialogue qui commence, et qui porte la relation bien au-delà de celle avec un chien qui fait ce qu’on lui demande, parce qu’on le lui a appris 😉.
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