On a si vite fait de comparer!

Zou est la première petite chienne née au sein de notre famille, elle fêtera son 10ème anniversaire début juin.

Avant cela, Manu (mon compagnon) et moi avions chacun « nos » chiens.  J’avais Joy, Emmy et Shaddaï.  Il avait Funny et Looping.

Bliss et Keziah, les filles de Zou, sont nées, comme leur maman, au sein de la famille, et elles étaient des « chiots communs », si je peux dire ça comme ça.

 

Youri et Sukha sont aussi, bien sûr, des chiots de la famille.  Mais tout naturellement, comme ils sont deux, nous avons un peu chacun « le nôtre » : Sukha est plutôt « ma » louloute et Youri est plutôt celui de Manu, même si nous nous occupons tous les deux des deux arsouilles et passons tous les deux du temps avec chacun, séparément.

Youri et Sukha sont très différents, tant physiquement (couleur, morphologie) que dans leurs personnalités.  Leurs différences sont complémentaires, et forment une belle harmonie : pour certaines choses, l’un est plus à l’aise que l’autre et pour d’autres, c’est l’inverse.  Et bien sûr, pour les bêtises, ils font la paire !

 

De notre côté, avoir chacun « son » chiot nourrit autre chose, chez chacun.  Quelque chose de différent se crée.  Sans parler du fait que la présence de deux chiots à la maison a un impact important sur tout le quotidien, que ce soit en termes d’organisation, supervision, sorties, etc… rien à voir avec « seulement » un.

 

Sans le vouloir, il nous arrive souvent de les comparer l’un à l’autre.  Justement parce qu’ils évoluent en parallèle, mais chacun à sa façon et à son propre rythme.  C’est humain, simplement, de comparer… mais c’est finalement rarement constructif.  Si nous n’y prenons pas garde, il est facile de tomber dans le piège de « l’un fait mieux que l’autre, plus vite, plus ceci, moins cela », qui est toujours au détriment de l’un des deux.  Sauf si nous devenons conscients de ce qui se passe et que nous l’utilisons pour grandir… en affinant notre perception des besoins de chacun des chiots, justement grâce au contraste que la présence de l’autre permet.

 

Nos chiens sont des animaux que nous prenons en charge, dont nous sommes responsables, et que nous « façonnons » souvent à notre image, même inconsciemment.  Dès leur arrivée dans nos vies, ils nous renvoient à nos propres reflets, nos fragilités, nos défis intérieurs, ils captent qui nous sommes et viennent souvent mettre en lumière des parties de nous que nous aurions préféré garder dans l’ombre.  Les liens que nous construisons avec eux sont forts, et très intimes. 

Ils nous connaissent par cœur et nous « sentent » souvent mieux que d’autres humains.  Avec eux, pas de secret, pas de faux-semblant.  Tout ce qu’ils sentent, ils nous le renvoient d’une façon ou d’une autre… que ce soit de l’inquiétude, la peur de mal faire, la frustration, le besoin de contrôler, etc. 

Si nous acceptons ces « cadeaux », nous pouvons grandir ensemble et évoluer avec et grâce à eux. 

Si nous ne sommes pas prêts pour cela, c’est notre envie de tout contrôler qui prendra le dessus, pour camoufler tout ça sous une bonne grosse couche d’obéissance « au doigt et à l’œil » qui ne souffre aucune remise en question. 

Si notre volonté de contrôle est si forte, notre désir si présent de construire un « chien parfait » que nous maîtrisons en toutes circonstances, c’est parce que nous nous identifions à notre compagnon… Au fond de nous, même si c’est difficile à accepter, nous sentons qu’il est révélateur de qui nous sommes et de nos fragilités.

 

C’est pour cela que leurs comportements indésirables provoquent des émotions comme de la honte, de la colère, de la déception, de la frustration, de l’impuissance… parce que nous les interprétons comme des signes d’échec… des indications que nous n’avons pas été capables de l’éduquer convenablement (selon les normes de la société, bien sûr). 

Inconsciemment, nous voyons dans le comportement de nos amis canins, la preuve que nous avons « réussi » ou « raté » leur éducation, et donc l’illustration de nos propres capacités et compétences…  Ces comportements non-désirés ne sont pourtant que des façons pour nos chiens d’exprimer quelque chose, de nous communiquer un message.  Et ce sont aussi, du coup, des occasions de les écouter plus attentivement, de chercher des pistes pour les aider… ce qui resserre encore le lien.

 

En tant que coach canin, j’ai souvent tendance à être très dure avec moi-même, très exigeante … comme si mes connaissances et mes expériences ne me donnaient pas droit à l’erreur.  Comme si je devais d’office avoir toutes les réponses, toutes les solutions… comme si je devais avoir des chiens qui se comportent parfaitement, reflétant ainsi mes propres capacités.

Pourtant, ce n’est pas le cas.  Et c’est justement là que j’apprends le plus : quand je fais face à une difficulté.  Alors je dois réfléchir, me remettre en question, essayer, ajuster, recommencer, et c’est grâce à tout ce chemin-là que j’ai de plus en plus d’outils pour aider d’autres personnes.  Et Dieu sait qu’avec deux petits lutins à la maison, les leçons sont quotidiennes…

 

S’il est exact que nos chiens ont ce rôle de miroir révélateur à travers les relations qu’ils partagent avec nous, ils ont aussi leur propre personnalité… et leurs propres difficultés !  Ils ne sont pas seulement des miroirs, mais aussi des individus à part entière, qui ne sont pas plus parfaits que nous.  C’est là qu’ils ont besoin de nous.  Besoin que nous devenions ceux qui les guident avec bienveillance, clarté et cohérence.  C’est ce qui nous permet de nous aider l’un l’autre à évoluer dans nos défis respectifs.  Et c’est là, dans ce chemin que la magie opère et que la relation s’enrichit.  A condition de ne pas laisser les comparaisons brouiller nos perceptions.

 

Alors oui, la comparaison peut venir facilement s’insinuer dans nos esprits.  Sans doute vient-elle de ce désir d’avoir le chien parfait, que tout le monde admire, et qui prouve que nous sommes le « parent » parfait pour notre compagnon… Souvent, nous comparons notre chien à un de ses prédécesseurs décédés, à l’autre chien de la maison dont nous avons oublié toutes les côtés moins agréables, ou aux chiens d’autres personnes que nous côtoyons, par exemple en cours collectif.  A côté d’eux pour qui tout semble aller tout seul, notre chien peut nous faire nous sentir tout petit.

 

Mais la comparaison ne fait que nous « sortir » du lien que nous construisons avec notre compagnon, à l’intérieur de l’espace entre nos deux cœurs.  La comparaison vient nous mesurer à des facteurs extérieurs (même au sein de la cellule familiale), elle vient fragiliser un terrain sacré entre deux êtres…

Peut-être la comparaison peut-elle être utilisée positivement si nous envisageons que « si lui peut le faire, moi aussi ».  Peut-être pouvons-nous y puiser des idées ou de l’inspiration. 

Mais surtout, il me semble primordial, quand notre mental nous entraîne sur le terrain de ce qui appartient à un autre, de revenir aussi vite vers soi et vers le partenariat unique et particulier que nous construisons avec chacun de nos chiens.

Alors nous pouvons poser un regard plein de tendresse sur ce chemin qui se déroule au fil du temps… et faire preuve de bienveillance, tant envers soi et nos chiens, qu’envers les autres et leurs propres chemins.

 

Souvent, nous posons un jugement hâtif, basé sur une observation très limitée dans le temps, parfois juste un instant.  Et nous en tirons des conclusions, voire nous en imaginons tout un scénario, qui n’existe que dans nos têtes et n’a sans doute pas grand-chose à voir avec ce que « l’autre » vit…

Par contre, ce que nous vivons, au sein de notre lien, nous avons la possibilité d’en prendre pleinement conscience.  C’est là, surtout, que nous trouverons les pistes à explorer, les défis à surmonter, et toutes les belles choses à savourer… sans besoin pour cela, de regarder ce qui se passe chez les autres. 

 

A chacun son chemin, à chacun son histoire ! 

Attelons-nous à créer le nôtre…

 

C'est là que je peux vous aider, à créer et construire un lien unique avec votre compagnon,

Un lien qui vous ressemble, qui reflète vos valeurs, et qui évolue à votre rythme.

 

Contactez-moi pour en discuter :-)