Peur de mal faire, envie de bien faire...

Les chiots sont en pleine forme, ils viennent d’avoir 6 semaines et sont géniaux (je suis sûrement super objective ;-))  ! 

Nous nous délectons chaque jour de leur présence pétillante.  Ils sont quasiment propres, adorent la viande, jouent avec les grandes avec plaisir… Et côté météo, le ciel nous fait un cadeau incroyable et plutôt inattendu !  Je ne m’attendais pas à ce que des chiots nés fin février aient l’occasion de passer tant de temps dehors… (même si la nature aurait besoin d’un peu de pluie).

 

Ils ont tous trouvé de supers familles.  Nous sommes enchantés et rassurés.  Nous avons avec eux des échanges francs et ouverts, sur diverses questions.  C’est précieux.

Ils sont tous animés d’une magnifique volonté de bien faire les choses, comme toute personne qui accueille un nouveau membre dans sa famille.  Etrangement, nous réalisons ensemble que cette volonté de bien faire, n’a d’égal que la peur de mal faire !  Derrière cette volonté, bien naturelle, de bien faire les choses, pour ne pas nuire à son chiot et pour l’aider à s’épanouir, il y a la peur des conséquences d’éventuels faux pas, d’erreurs, de dérapages... qui sont pourtant inévitables.

Parce qu’en fin de compte… personne n’est parfait !

Parce qu’il existe beaucoup de façons d’arriver un résultat similaire.

Parce que chacun doit avancer selon ce qui lui semble juste, selon sa personnalité, et son rythme. 

Ainsi que, bien entendu, la personnalité et le rythme de son chiot… cela fait beaucoup de variables à accorder !

 

Elever une portée de chiots, c’est une aventure incroyable.  Des montagnes russes émotionnelles, mais aussi une quantité astronomique d’aspects concrets à gérer, souvent sans beaucoup de temps pour se poser. Alors régulièrement, il faut veiller à garder la tête sur les épaules et rester centré…

Cette portée est la 3ème pour laquelle je suis le programme américain « Puppy Culture ».  J’aime beaucoup cette façon de voir les choses et de fonctionner.  Elle nous invite à travailler toute une série d’exercices avec les chiots, pour les préparer au mieux à leur arrivée dans leur nouveau monde.  Dans le groupe facebook lié à ce programme, les éleveurs partagent leurs expériences, leurs questions, leurs mini-victoires, leurs inquiétudes… et souvent aussi, leur découragement face à la quantité de choses à faire et à gérer.  Surtout avec les plus grosses portées.  Parce que nous avons, de notre côté aussi, à cœur de bien faire les choses, et "peur de mal faire"… Il est si facile (et tellement humain !) de se comparer à d’autres qui semblent s’en sortir mieux que soi.  Le désir de faire les choses « le plus parfaitement possible » implique une pression non-négligeable… que nous sommes les seuls à nous imposer.

 

De la même façon, les « jeunes parents de chiots » (le mot « maître » ne me convient plus du tout 😉) vont être confrontés, dès l’arrivée de leur boule de poils, à une multitude de choses à faire et à penser, ainsi qu’à davantage encore d’avis, de conseils, de possibilités…

La peur de mal faire, ou le désir de bien faire, est souvent le moteur d’une recherche de LA solution, LA personne, LA méthode, qui nous donnera la garantie d’être dans le bon.  Alors souvent, nous frappons (avec les meilleures intentions du monde) à une multitude de portes… pour recevoir des informations qui partent dans tous les sens ! Résultat : plus de confusion qu’autre chose. 

Cette recherche, aussi compréhensible soit-elle, nous dirige toujours vers l’extérieur, dans l’espoir que quelqu’un d’autre apportera la réponse à nos questions et la solution à nos problèmes.  Dans une certaine mesure, c’est normal.  Surtout si c’est dans un domaine que nous ne connaissons pas bien, que nous ne maîtrisons pas (eh oui, contrôler rassure…).

 

Ce que ma propre expérience m’apprend, par rapport à ces objectifs (suggérés par l’extérieur) que j’ai envie d’atteindre et la pression que je m’impose en conséquence, c’est que le plus important, c’est toujours de revenir vers soi.  De faire le point, dans son soi-même, sur toutes les informations reçues   Pour former un « tout cohérent » intellectuellement, mais aussi et surtout, pour trouver ce qui est juste pour soi, ce qui résonne, ce qui fait vibrer… parce qu’alors, on trouve plus facilement le courage de se lancer dans une nouvelle aventure, de « prendre des risques » dans une certaine mesure, dans la conscience que la solution idéale universelle n’existe pas, et qu’on s’engage simplement dans un chemin de découverte.  Plein d’incertitudes c’est vrai, mais aussi de belles surprises !

 

Il arrive si souvent que la peur de se tromper nous empêche de prendre ce chemin, paralysé par des « et si » catastrophiques qui, la plupart du temps, n’existent qu’entre nos deux oreilles, suite à des choses entendues ici ou là !

 

Je voudrais situer ces réflexions dans un contexte plus global : un climat basé sur la peur dans lequel nous évoluons tous aujourd’hui.  Il me semble que la peur est utilisée à tous vas, pour que chacun reste gentiment dans ce qui en arrange d’autres !  Sans doute peut-on penser à de la manipulation, mais je ne souhaite pas emmener la discussion sur cette voie glissante…

Ce que je souhaite faire, c’est rappeler que nos petits choix du quotidien sont aussi soumis, si nous n’y prenons pas garde, à ce climat visqueux… « si tu ne fais pas ceci ou cela, si ton chien ne connait pas ceci ou cela, si sa ration n’est pas parfaitement équilibrée, si, si … », et que c’est précisément ces peurs qui nous paralysent et nous empêchent de suivre le chemin qui est juste pour nous.  Peu importe s’il est différent (après tout, il est unique !), peu importe s’il ne coche pas les cases des autres, peu importe s’il nous fait emmène hors des sentiers battus …

 

Alors finalement, y a-t-il vraiment une différence entre la peur de mal faire, et la volonté de bien faire, dans la mesure où les deux sont sources de pression, et où les deux sont souvent liés à des exigences ou critères extérieurs ? 

Pour moi, ce qui est devenu central, pour dépasser ces deux facettes d’une même question, c’est de revenir à ce qui est juste pour moi, et de me laisser porter par le courant, plutôt que de chercher à tout prix des certitudes et des garanties (qu’il est peu probable que je trouve, de toute façon !).

 

En élevant ces 9 chiots, je me recentre souvent pour ne pas me laisser engloutir par tous les « il faudrait que », « ce serait bien si », en me disant que je fais simplement de mon mieux, en suivant ma boussole intérieure. 

Les circonstances de cette aventure me poussent en quasi permanence à retrouver un nouvel équilibre au milieu puisqu’elles concernent 9 chiots, 4 chiens adultes et 2 humains… tous sujets à des émotions, des humeurs, des envies, etc.  Je peux planifier tout ce que je veux pour chercher stabilité et certitudes, ce sont le lâcher prise et la flexibilité (avec le sourire !) qui restent de mise !

Alors j’ai pris connaissance de toutes les possibilités que le programme que je suis, propose, et je les mets en route un peu à la fois, selon mes possibilités, sans pression, sans recherche de résultat particulier 😊.

 

Si nous pouvions nous distancer de ce climat de peur et des « et si » menaçants pour prendre nos mini-décisions du quotidien,

et choisir ce qui nous semble juste, en agissant par amour, je crois que nous nous sentirions bien plus légers.

 

Je serais très heureuse de vous accompagner pour créer avec votre chiot, un lien unique qui vous ressemble!

 

Cécile & co