Nous avons tous été témoin de changements de comportements chez nos chiens, que nous avons pu mettre en corrélation directe avec notre état émotionnel du moment. Le plus souvent, soyons honnêtes, nous l’avons remarqué parce que c’était négatif, et qu’il était difficile de passer à côté…
Nos émotions positives influencent elles aussi notre entourage, y compris nos chiens, mais nous humains sommes ainsi faits, que nous ne portons pas trop attention à ce qui va bien! Par contre, pour ce qui est d’amplifier le négatif, nous sommes souvent très doués…
Une profonde tristesse sournoise, une grosse colère qui explose, ou encore des pensées noires qui minent simplement le moral, etc. Les exemples sont multiples. Nos humeurs ne sont rien d’autre que des vibrations, et nos chiens sont, comme nous, équipés d’antennes pour détecter celles qui nous entourent (parfois même mieux que nous ne percevons les nôtres!). Nos humeurs sont authentiques, même si nous tentons de les camoufler sous des mots (“ si si, tout va bien, je t’assure”... ). Nous, humains, nous laissons parfois duper par les mots des autres, ou par les nôtres. Nos chiens, jamais. Même si nous faisons semblant d’aller bien, en effectuant parfois des tâches quotidiennes et habituelles qui les concernent, (comme aller se promener, préparer leurs repas, les toiletter, jouer avec eux, ou partager un moment câlin), quand nos émotions font obstacle, nous ne sommes pas vraiment là. Pas présents. Et ils le sentent parfaitement. Notre rapport coeur-à-coeur est brouillé. La communication ne passe pas, ou mal. Elle est à côté de la plaque. On se loupe.
Dans leur authenticité naturelle, nos compagnons canins peuvent d’abord nous aider à constater (et accepter!) que nous sommes à côté de nos pompes. Nous pourrons peut-être en prendre conscience en les observant, à travers des changements dans leurs comportements. Parfois, ils garderont plus leurs distances, ou au contraire, se montreront plus “collants”. Quand ils sont eux-mêmes déstabilisés par notre manque de cohérence, ils peuvent aussi adopter des comportements plus “désordonnés”: aboyer davantage, sauter, être plus nerveux, plus réactifs…
Si nous y sommes ouverts, nous pouvons peut-être percevoir l’effet-miroir qu’ils nous renvoient. Sans jugement. Juste une réflexion qui porte à… réflexion! Cet échange se fait dans l’intimité du lien, en fonction de la personnalité de chacun.
Parfois aussi, quand nous avons pris conscience d’une émotion, surtout quand elle concerne notre chien lui-même, nous avons tendance à essayer de la lui cacher. A nouveau, à faire comme si tout allait bien, “pour son bien”. Par exemple, si je suis inquiète pour la santé d’une de nos louloutes, je peux avoir tendance d’abord à décrédibiliser mon intuition au lieu de l’écouter (“allez, tu exagères, tu “vois/sens” des choses qui n’existent pas). Et puis je pourrai passer en mode “superficiel” et gagatiser à outrance… mais pour tromper qui?
Les antennes de nos chiens sont infiniment plus fines que les nôtres, parce qu’ils n’y mettent pas de filtres. Ils ressentent ce qu’il ressentent, c’est tout. A nouveau, sans jugement. Plutôt que de tenter de leur dissimuler nos émotions, pourquoi ne pas plutôt choisir de les partager avec eux? Leur expliquer simplement ce qui se passe, comment nous nous sentons, de quoi nous avons peur… alors seulement, nous pourrons retrouver notre cohérence. Et le lien avec eux peut du coup se renouer. Parce que ce lien a besoin de sincérité, d'honnêteté et d’authenticité pour être nourri.
Non seulement nos chiens peuvent nous aider à prendre conscience de nos émotions, mais ils peuvent aussi nous aider à les traverser, grâce à leur présence sans jugement!!
Peut-être sont-ils des auxiliaires de première ligne, avec qui nous pouvons dégrossir nos difficultés, dans une bulle de sécurité où nous pouvons nous exprimer sans risque?
Belle journée ;-)