Confiance plutôt qu'obéissance

Je viens de partager un excellent moment avec une ancienne élève (que j’appelerai Marie), qui a fréquenté mes cours collectifs pendant 3-4 ans avec son super loulou. Puis il y a eu le covid et la suspension des cours, qui a finalement été le catalyseur de mon changement d’approche.

 

Quand on s’est vus presque tous les week-ends pendant plusieurs années, un lien particulier se crée. Finalement, on a partagé pas mal de choses ensemble… entre mes idées farfelues d’exercices (je ne savais plus trop quoi inventer) qui étaient accueillies dans la bonne humeur, l’évolution des chiens et de leurs humains, et un changement de philosophie qui s'amorçait doucement, je peux peut-être dire qu’on a grandi côte à côte. Je n’avais pas réalisé que ce contact m’avait manqué un peu quand même ;-).

 

Le bon moment d’hier me rappelle aussi à quel point c’est important pour moi d’avoir des contacts authentiques, que ce soit en “vrai” ou derrière un écran. Cela nourrit quelque chose de profond. La liberté d’être soi, et de le rester au fur et à mesure de sa propre évolution.  

Cette authenticité m’est particulièrement chère parce que je suis quelqu’un d’entier et de passionné. C’est je crois ce qui me permet de partager mes convictions avec tout mon coeur, sans tenter d’imposer quoi que ce soit.

 

Dans notre échange, Marie m’a demandé si c’était possible de travailler sans voir le chien. C’est une question fréquente, et légitime, puisque le chien est d’habitude, le centre de toute l’attention. Une des choses que j’apprécie particulièrement dans le travail en ligne, c’est justement la possibilité de se concentrer sur la personne, et d’être vraiment à l’écoute. Pourquoi est-ce important? Parce que c’est avec nous que tout commence! Nos chiens et nous, nous influençons mutuellement en permanence, tant consciemment qu’inconsciemment. Attendre que le comportement de nos chiens change, alors que les informations qu’ils perçoivent de notre part restent identiques, est voué à l’échec… Les chiens reçoivent des messages contradictoires: entre ce que nous leur demandons de faire, et nos attentes inconscientes qui ne vont pas dans le même sens (mais qu’ils perçoivent), comment sont-ils censés s’y retrouver? Cette incompréhension mutuelle est inévitablement source de frustrations, de part et d’autre, et la communication s’interrompt.

 

Marie m’a ensuite demandé si j’enseignais encore les exercices comme “assis” ou “couché”. Je le fais quand on me le demande, ce n’est finalement pas si compliqué que ça ;-). Je réalise que ces exercices sont considérés comme essentiels pour gérer son chien au quotidien, notamment en situation de stress. Marie s’interrogeait donc sur la façon de gérer les situations difficiles sans avoir recours à l’obéissance.

 

La réponse à cette question est au cœur de ce que j’enseigne, et peut profondément changer notre perspective. C’est un sujet multi-facettes, mais je vais ici aller au plus important. En état de stress (j’entends par stress, “un état de tension nerveuse excessive”, qui peut être provoqué tant par de la crainte, que de l’excitation), ni nous ni nos chiens ne sommes réceptifs. Toute notre attention est concentrée sur l’objet de la crainte, ou de l’excitation. Quand ils sont dans cet état, nos chiens ne sont pas têtus, ils ne nous entendent simplement pas. Leur demander de nous écouter, c’est un peu comme parler dans le vide… et c’est re-belote pour l’énervement et la frustration!

 

Une fois qu’on a pris conscience qu’en situation difficile, notre chien n’est pas réceptif, il devient alors évident que c’est simplement à nous de prendre les choses en mains, de prendre les meilleures décisions possibles pour que le chien réalise qu’il n’a pas à s’en faire. Progressivement, il se détend, et le lien de confiance se renforce, parce qu’il voit qu’il peut compter sur notre soutien. Comme il se détend, sa réceptivité augmente.

 

Une autre des facettes importantes de cette approche, c’est que nous apprenons à considérer notre rôle autrement. Au lieu de simplement (et toujours) attendre du chien qu’il fasse ce qu’on lui demande, qu’il obéisse en toute circonstance, nous prenons conscience de notre responsabilité: pourquoi mettre sciemment nos chiens dans des situations trop difficiles pour eux? Les résultats sont, la plupart du temps, encore une fois, énervement et frustration. Quelles sont les meilleures décisions (possible) que nous pouvons prendre, dans l’instant, pour aider notre compagnon, et ainsi renforcer la confiance mutuelle qui se construit?

 

C’est au gré de ces décisions que le lien se renforce et que de nouvelles possibilités s’ouvrent, sans avoir besoin de mettre notre compagnon (et nous avec!) en situation de stress pour y parvenir.

 

Keziah est notre plus jeune louloute, elle vient d’avoir deux ans. Avec elle, nous avons toujours fonctionné selon ces principes. Nous avons suivi son rythme, quel qu’il soit. Nous avons simplement accompagné son évolution en écoutant ce pour quoi elle était prête, afin de privilégier le lien de confiance. Elle est un vrai bonheur au quotidien, et notre relation avec elle ne cesse de s’épanouir…

 

Pour un premier entretien gratuit (téléphone/zoom) de 20 minutes, cliquez ici!