Non, nous ne sommes pas sensés être parfaits!

Accueillir un chiot dans sa famille, c’est une responsabilité importante, dont la plupart des gens sont heureusement conscients. Notre rôle est de guider et d’accompagner un être vivant d’une autre espèce, dans une société dont les normes sont bien différentes de celles que son identité lui transmet, pour qu’il puisse s’y intégrer le mieux possible tout en restant lui-même… En effet, c’est un sacré défi. Un magnifique défi!

 

Mais c’est aussi précisément la conscience de cette responsabilité, qui peut être à l’origine de bien des états d’âmes et difficultés pour nous… Désireux de donner à notre jeune compagnon toutes les chances de s’épanouir pleinement, nous nous imposons souvent une pression qui peut devenir “contre-productive”.

 

Quand nous cherchons à nous informer, une difficulté majeure se trouve dans la quantité infinie de ressources et d’approches disponibles, souvent contradictoires… laquelle choisir? Et surtout, laquelle est la meilleure? Quelle est celle qui me donnera les meilleurs résultats, le plus rapidement? (parce qu’en éducation canine aussi, le marketing s’exprime en termes de promesses de résultats en x semaines… )

 

A la maison, comment faut-il gérer le quotidien? Faut-il utiliser une cage ou un parc (est-ce inhumain, ou pas?), où laisser au chiot une liberté quasi totale tant que tout se passe bien?

 

Certains sont pour, d’autres contre… comment se situer?

 

Et l’alimentation? Croquette, ration ménagère, cru? Parce qu’il faut surtout qu’il ne manque de rien au long de sa croissance!

 

Est-ce qu’on peut encore avoir un peu de vie à soi, ou faut-il superviser son chiot en permanence et se sacrifier?

 

Oui, mais si je fais une erreur? Est-ce que mon chiot est fichu pour la vie? Alors je ne peux me permettre aucun pas de travers…

 

Parce que tout le monde me dit que si mon chiot dort près de moi quand il arrive à la maison (un exemple parmi tant d’autres), il n'acceptera plus jamais autre chose et je serai coincée à vie…

 

Ou encore (c’est enseigné aujourd’hui en 2022 dans des formations), si mon chien met sa patte sur ma jambe, c’est pour me dominer! Que dois-je faire?

 …

 

Dans tous les domaines, notre désir de vouloir bien faire nous pousse à chercher des certitudes et des garanties, qui n’existent pourtant pas, parce que chaque chiot, chaque chien, chaque personne est unique, et que chaque relation entre deux indidus, l’est tout autant.

 

Je crois que cette recherche de perfection, de certitude est ce qui nous met le plus sous pression. Parce que nous avons peur…

 

Si nous n’y prenons pas garde, la peur de mal faire, la peur de faire des erreurs irrémédiables, la peur d’être jugé vient se mettre entre nous et notre chiot. Quand on a peur, difficile de créer un climat de confiance!

 

Notre chiot a besoin d’avoir en face de lui un humain qui fait simplement de son mieux, selon ce qu’il croit, et qui l’écoute, pour que le chemin partagé soit non pas une recherche de perfection, mais une occasion d’expériences et d’évolution.

 

Pour sa part, je pense que l’humain peut se détendre et respirer un peu… sinon il ne profitera pas de la merveilleuse aventure dans laquelle il s’embarque. Les chiens, quel que soit leur âge, sont des animaux sensibles et leur intelligence (émotionnelle autant que cognitive) leur donne une grande faculté de sentir les choses et de s’adapter.

 

Ils nous donnent l’espace (et l’occasion!) de faire des erreurs… puis d’ajuster le tir.

 

Notre plus grand apprentissage, en devenant leurs guides, est de devenir (le plus possible) cohérent et clair avec nous-mêmes d’abord, pour pouvoir l’être avec eux!

 

Belle fin 2022 à tous et tous mes voeux de bonheur pour 2023!

 

Cécile