Des chiens qui inspirent, un coeur qui écrit...

J’ai publié et partagé mon dernier texte il y a plus d’un mois… 😉.  Depuis, j’en ai écrit trois autres, que je n’ai pas finalisés.  Je n’étais pas « dedans », il leur manquait une « étincelle » qui me devient de plus en plus essentielle ; celle qui donne vie à mes mots en même temps qu’elle me donne vie à moi. 

La vie est pleine d’évènements, de circonstances, de choses qui se passent, de temps qui s’écoule, alors les sujets à aborder ne manquent pas… mais ces idées-là ne (me) suffisent pas, plus.  Il n’est pas bien compliqué d’écrire sur un sujet « qui intéresse » … de relater une expérience vécue, d’expliquer un comment ou un pourquoi, de partager un point de vue. 

Mais si je ne suis pas « dans » ce que j’écris, il me manque quelque chose, et l’envie de le partager n’est pas vraiment présente.  Alors, l’écho n’a pas lieu non plus, il n’y a pas de résonance.  Le texte reste simplement une suite de mots, peu importe qu’ils soient bien choisis, bien agencés.  Ce sont des mots sans âme.  Juste un langage qui passe d’un cerveau à l’autre, sans venir toucher, voire bousculer, le cœur…

 

Ecrire, c’est se révéler, c’est se livrer, c’est partager aussi qui on est, à travers les thèmes, la façon de s’exprimer, etc.  C’est se rendre vulnérable en acceptant d’être lus par des inconnus, potentiellement beaucoup grâce aux médias sociaux.  C’est prendre le risque d’être jugée, critiquée, surtout si on avance des idées qui ne collent pas avec celles qui sont véhiculées dans la société.  Ecrire, c’est affirmer quelque chose, même si ce n’est juste que pour soi.  C’est potentiellement une occasion d’échanges, de rencontres. Cela reste malgré tout, « sortir quelque chose de l’intérieur de soi pour le déposer dans le monde » … ce n’est finalement pas anodin, comme geste. 

« Ecrire avec le cœur », c’est comme ça que j’ai commencé.  Pour partager, simplement. 

 

Ce n’est pas évident, pourtant, de rester dans la simplicité de cette optique-là, sans être curieuse de savoir « combien de personnes m’ont lue », « combien de personnes ont partagé mon article », « qui s’est désabonné de ma newsletter », « combien de personnes m’ont contactée suite à la lecture d’un article » … là, quelque chose bascule.  Un objectif qui partait de mon intériorité, qui se retrouve finalement dirigé vers « ce qu’en pensent les autres » … Quand le désir de plaire, d’être lue, etc. prend trop de place, toute la saveur de l’expérience disparaît.  Quand je me demande quel sujet est susceptible d’attirer plus d’attention, plutôt que de partager ce qui a du sens pour moi, je sais que j’ai dévié de mon chemin.  En passant du désir simple de partager, à la question de ce qui pourrait plaire, c’est de moi-même que je m’éloigne.

C’est important pour moi de « remettre un peu l’église au milieu du village », surtout pour moi-même, pour veiller à rester sur un chemin d’authenticité qui m’est cher. 

 

J’aime écrire, j’aime les chiens…

 

Ici, le parallèle est simple. 

Nous aimons nos poilus canins, c’est une évidence.  Nous nous nourrissons tous du lien si particulier que nous pouvons créer avec eux.  Et pourtant, sans que cela ne vienne remettre cet amour en question, nous avons aussi vite fait de quitter « l’espace intérieur du lien » pour nous demander « si c’est bien de faire comme ça », « que vont penser ceux qui voient mon chien péter un plomb quand il en aperçoit un autre ? », « est-ce que je suis à la hauteur ? », « est-ce que mon chien se comportera toujours comme ça ? », etc.  Nous nous perdons dans des questions, des peurs, des doutes, qui modifient notre regard sur le lien que nous construisons avec notre compagnon.  Nous nous imposons une pression qui influence forcément notre comportement, l’attitude de notre chien, etc.

 

Récemment, une personne me demandait ce que je pense de sa relation avec sa chienne.  Et je lui ai simplement répondu que cela n’avait aucune importance.  Que ce qui compte, c’est ce qu’elle vit.  Ce que sa louloute vit.  Et comment elles deux ressentent ce qui se passe entre elles. C’est un espace privé et sacré, qui se crée entre deux êtres.  Peut-être sans autre finalité que d’accepter ce qui se présente et d’apprendre à évoluer à travers ces circonstances… C’est en avançant qu’on apprend.  Et quand on avance, on trébuche, on tombe, on se relève, etc.

 

Chez nous aussi, c’est « chaud » parfois… frustrations, déceptions, ras-le-bol, font aussi parfois partie de notre quotidien.  Mais cela ne nous empêche pas de vivre des histoires merveilleuses avec nos chiens.

 

Chaque relation est unique, et précieuse.  En essayant de faire rentrer un lien dans un schéma extérieur, à tous les coups, nous perdons quelque chose.  Les difficultés que nous rencontrons tous font partie de ce qui rend notre lien particulier, parce que ce sont justement ces difficultés qui nous pousseront peut-être à poser un autre regard, à chercher plus loin, à aller au-delà de ce que nous connaissons… et forcément, ces recherches nous apporteront quelque chose.

 

Pour en revenir au parallèle entre mon écriture et ma façon de voir les relations avec nos amis canins, je crois qu’il est simplement humain de se laisser éloigner de ce qui nous semble juste pour nous et notre ami-chien, par tout ce qui se passe autour de soi.  Il y a tellement d’approches magiques, de méthodes prometteuses, et de façons de voir les choses différentes, que ce n’est pas facile de s’y retrouver.

La boussole, pourtant, est toujours la même : revenir à soi, et à son chien.  Rien ne nous empêche d’essayer… mais toujours en se posant la question : est-ce que cela nous convient vraiment, est-ce que cela enrichit notre relation, contribue à développer notre confiance mutuelle ?  Est-ce que cela correspond aux valeurs qui sont importantes pour soi ?

 

Souvent je crois, pour rester aligné sur sa propre authenticité, il y a des choix à faire. Ce n’est pas forcément facile, mais quand on sait pourquoi on le fait, ça aide 😉. 

 

J’écris, parce que j’aime les chiens passionnément.

J’écris, parce que je suis émerveillée par la magie qu’ils apportent à notre vie.

J’écris, parce qu’en partageant notre quotidien (et pas seulement les bons moments), peut-être que quelqu’un que je ne connais pas et ne rencontrerai jamais, va regarder son chien autrement.

J’aime les chiens, parce qu’ils sont extraordinaires.  Comme nous.  Et qu’ensemble, nous formons des équipes magnifiques.

 

J’aime les chiens, parce que j’ai besoin d’eux ; parce qu’ils réconcilient quelque chose à l’intérieur de moi.

 

Merci d'être là,

Cécile